Vendredi 27 juillet midi, l’ambulance m’attend sur la route à hauteur de maison. Le trajet ne va pas être long. En effet je commence à connaître mon chauffeur de mieux en mieux. En 7 ans et 8 mois de maladie des liens finissent forcément par se créer avec les différents acteurs de mon parcours médical.
Le service scanner des cliniques de l’Atlantique est fin prêt pour me recevoir. Je suis le deuxième de ses patients de l’après-midi, il est aux environs de 13 heures.
L’examen commence mal, le manipulateur vient d’échouer dans sa première tentative pour me poser un cathéter. J’ai senti passer la piqûre, intensément douloureuse, les larmes me sont venues aux yeux. L’homme se confond en excuses.
« Si les gens étaient parfaits, je le serais » J’avais prononcé ces mots pour lui dire que j’avais pardonné son erreur, mais j’appréhendais sérieusement sa deuxième tentative.
L’opération est une réussite, mais l’incident m’a rendu extrêmement nerveux. Je suis paré pour affronter la machine une 34ème fois. Le docteur Tilly ne vient pas me saluer, il est en vacances, c’est son remplaçant qui va analyser mes images. Je suis contrarié.
En moins de temps qu’il faut pour le dire, j’ai réintégré ma cabine sans fenêtre où la chaleur est intense.
« Le docteur va venir vous donner les résultats. »
Je suis débarrassé de ma perfusion, je suis rhabillé, et j’attends. C’est le moment le plus angoissant, celui que je ne voudrais jamais connaître. Les secondes, puis les minutes, peut-être le quart d’heure passent. Je ne sais pas comment je fais pour ne pas péter les plombs. Les secondes, puis les minutes, peut-être le quart d’heure passent de nouveau, je n’ai aucune notion du temps, je suis au bord de l’implosion.
« Monsieur Gautier ? »
Le médecin d’origine étrangère est là devant mois, je suis tétanisé, il me dit que tout va bien.
Chantal commence à être inquiète j’ai été absent pas loin d’une heure. Je la rassure. Je suis incapable de signer la feuille que me présente la secrétaire tellement je tremble. Il faut encore attendre le contre rendu et les clichés du scanner avant de partir.
Nous sommes justes à l’heure pour ma consultation à Gauducheau. Nous avons eu le temps d’enfiler un sandwich.
Docteur Rolland me confirme ce que j’ai déjà entendu.
Il revient sur notre conversation de mon rendez-vous précédent. Il me propose une opération du bras pour extraire la tumeur, ainsi qu’une opération pour extraire l’autre située à proximité de l’aorte. Du côté de la surrénale, tout va bien.
« De toute façon, nous faisons les deux opérations où rien, car le but essentiel est que vous puissiez vous passer définitivement de la chimio »
Il faut réfléchir, la décision ne se prend pas à la légère. En attendant je suis beaucoup plus rassuré de ma prise régulière de Sutent, même si l’exercice est parfois bien difficile.
35ème scanner probablement début novembre, affaire à suivre.
Mes amitiés les plus sincères à tous et à toutes.
Bises
Joël