Bonjour à tous,
Je lis les nombreux messages de ce forum depuis 7 mois sans pour autant me manifester. Je lis le courage de tous et souhaite aujourd'hui partager mon histoire.
Après une lutte sans faille et toujours optimiste, mon copain nous a quittés le 24 septembre à l'âge de 28 ans.
Nous nous connaissions depuis 4 ans et vivions ensemble depuis 1 ans.
Il a d'abord été opéré à 22 ans d'un GIST à l'estomac puis pendant 5 ans rien, rémission. Et il a vécu comme un étudiant lambda, a fini des études brillantes et a commencé à travailler. C'était la belle vie : les voyages, les restaurants, les premiers appartements.
Il y a deux ans, le GIST est revenu et son médecin lui a prescrit un traitement chimio par voie orale qui lui permettait de vivre sa vie plus ou moins normalement. Il ne m'en parlait pas du tout au début de notre relation puis m'a parlé de son "truc" qui était revenu.
C'est en juillet 2011 que j'ai réalisé qu'il s'agissait d'un GIST, une tumeur rare et très agressive et que les espoirs de guérison étaient bien minces. Effondrement pour nous deux. Il a voulu se séparer de moi mais j'ai résisté et nous avons décidé que nous nous battrions ensemble.
Quelques mois plus tard il a eu une hémorragie et suite à l'opération qui s'en est suivie, en février et qui l'avait affaibli, ces 7 derniers mois ont été une lente descente aux enfers pour lui et pour moi. Nous parlions toujours de nos projets d'avenir, de la vie, des amis. Et pourtant j'assistais, impuissante, à son amaigrissement, sa perte de force, l'incapacité des traitements face à la tumeur, tout en essayant d'être optimiste et joyeuse comme il l'était.
Début septembre, à bout de forces et la peau sur les os, on l'emmène à l'hôpital. 10 jours après, il meurt après une journée de panique et d'angoisse et une journée de coma.
J'ai pris des jours de congés, suis partie en Israël pour me ressourcer et maintenant je sais que le plus dur reste à venir.
Reprendre le boulot, oublier ces images de souffrance, vivre en son absence douloureuse et reconstruire ma vie.
Et surtout arrêter d'essayer de comprendre le sens de tout cela.
Si je me manifeste maintenant c'est pour partager le courage de ce jeune homme formidable que j'ai tant aimé, qui n'a jamais fait peser sur quiconque ses angoisses et ses peurs mais aussi pour avoir des témoignages de personnes qui auraient vécu une expérience similaire : mon copain n'a jamais voulu me parler de ce qui l'angoissait, de la mort, à tel point que nous nous demandons avec sa mère s'il a pris réellement conscience que c'en était fini pour lui.
A.