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 Pneumothorax

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MessageSujet: Pneumothorax   Pneumothorax EmptyJeu 12 Déc - 10:16

Mon cancer du rein et ses conséquences



Les drogues que l’on continuait à m’administrer par mon cathéter sous clavière m’embrouillaient le cerveau, c’était sans doute la raison pour laquelle ce mardi 2 septembre, j’entamais ma deuxième semaine en soins intensifs, sans me poser la question de savoir pourquoi je restais aussi longtemps dans ce service.
Je ne tardai pas à recevoir un élément de réponse. L’infirmière venue me faire ma piqûre anti-phlébite, m’annonça en même temps la couleur. Le drain thoracique n’avait pas rempli sa fonction, mon pneumothorax ne s’arrangeait pas, (je ne savais pas si ça voulait dire qu’il s’aggravait, et j’apprenais en même temps que j’en avais un). Cette fois ci, le docteur Krai allait me poser un drain pleural, et j’allais donc avoir le plaisir de redescendre au bloc opératoire en début d’après-midi. Mon interlocutrice avait choisi ses mots, en essayant d’être la plus diplomate possible. Elle n’aimait pas devoir m’annoncer cette mauvaise nouvelle, mais il n’était point question pour elle de se dérober. Ce n’était qu’une petite intervention d’une demi-heure pas plus, et je serais très vite de retour dans ma chambre.
« La pose de ce drain ne sera pas douloureuse, car elle se fera sous anesthésie générale. Avez-vous des questions à me poser ? »
Je n’avais rien à lui demander, j’étais estomaqué par cette annonce surprise, qui ne représentait qu’un nouveau coup de bâton parmi tant d’autres déjà encaissés. Je constatais simplement que les coups de bâton s’enchaînaient à un rythme de plus en plus effréné. Pas de larmes, pas de colère, pas de stress, je restais à la fois stupéfié et stoïque. Je pensais à ma famille qui n’allait certainement pas apprécier, et qui ne méritait pas plus que moi de devoir gérer ce nouveau contretemps.
Je n’eus le ‘’plaisir’’ d’avertir ni femme, ni enfants, l’infirmière le fit à ma place, et d’ailleurs nous eûmes à peine le temps de nous voir, que deux grands gaillards vinrent me chercher pour m’emmener au bloc.
Le docteur Krai, se pencha au dessus de moi pour me rassurer, mais je n’avais pas peur, je ne ressentais absolument rien. Certes j’étais résigné, et même archi résigné, mais surtout il n’y avait pas de mot pour décrire l’état d’épuisement dans lequel les brancardiers me laissaient, entre les mains expertes du pneumologue.
C’était ma quatrième anesthésie générale depuis le moi de mai, il fallait que mon organisme soit bien costaud pour éliminer sans dommage, toute cette quantité de produits agressifs. L’essentiel était qu’une fois de plus, je m’étais réveillé de mon endormissement artificiel, mais pour l’heure, personne ne se tenait à mon chevet, je dirais même qu’en ce début d’après-midi, il n’y avait pas foule à s’activer dans la salle des réanimations.
Je ne savais pas très bien pourquoi on me gardait si longtemps, et j’étais étonné de voir passer le personnel à proximité de mon brancard, sans que personne ne daigne se rendre compte de mon existence. Dans la position inconfortable dans laquelle j’étais allongé, je sentais l’impatience grandissante, alors que mes nerfs devenaient de plus en plus incontrôlables.
C’était sans doute en raison de ces conditions complètement anormales, qui n’avaient rien à voir avec la vie, ou du moins qui ne ressemblaient en rien à ce que l’on peut espérer de la vie, que mes réactions semblaient imprévisibles et paradoxales.
Si j’étais la plupart du temps de cette hospitalisation, indifférent à ce qui pouvait bien m’arriver, certaines situations poussaient le bouchon un peu trop loin, et mettaient mes nerfs à rude épreuve. L’extrême épuisement physique dans lequel je me trouvais, me faisait craindre dans ces moments là, de ne plus être capable de gérer mon stress. En d’autres termes j’avais très peur de sortir de mes gongs, et de me retrouver dans les conditions d’un automobiliste incapable de maîtriser son véhicule sur une route glissante. Puis il y avait cet infirmier qui tapotait sur le clavier de son ordinateur peut-être pour se donner une contenance, car il me donnait l’impression de ne pas avoir grand-chose à faire. Maintenant il se penchait à côté de moi, pour vérifier sans doute le bon fonctionnement de mon nouveau drain. Aucun mot ne sortait de sa bouche, et il m’ignorait totalement. Son attitude me prouvait sans aucun doute qu’il état sceptique. Je le voyais chuchoter avec l’un de ses collègues. J’avais cru comprendre que le dispositif ne bullait pas, ce qui n’était pas bon signe pour ma pomme. Comment voulez vous dans ces conditions être serein. Non effectivement je ne l’étais pas, et je me sentais mal très mal, sans toutefois être en mesure de l’exprimer.

Depuis tout ce temps que durait mon ‘’calvaire’’, ma poche d’urine s’était bien remplie et en glissant de mon brancard elle tomba sur le sol. Je poussai un cri de douleur, ce qui alerta un infirmier. Rien de grave m’avait il dit, tout en vérifiant que les bijoux de famille n’avaient pas trop morflés. La poche était maintenant solidement attachée pour ne plus poser le moindre problème, et l’incident étant clos, l’attente repris de plus belle.
Le pneumologue s’était absenté pour une urgence, j’appris l’information de sa bouche. Il corrigea de suite l’incompétence de l’infirmier, en effet mon drain bullait normalement. Dans le cas contraire, je ne préférais pas imaginer, ce qui aurait pu m’arriver.
Je n’étais cependant pas au bout de mes malheurs, car l’équipe de brancardiers chargée de m’accompagner à ma chambre, trouva le moyen d’emberlificoter le tuyau de mon drain dans une roue de chariot, ce qui provoqua immédiatement un tiraillement au niveau de ma peau, et donc une profonde douleur. Je sentais le stress de ces hommes qui devaient résoudre rapidement le cas sans aggraver la situation. Grâce au ciel le problème fut rapidement résolu, et le brancard put de nouveau se mettre à rouler.
J’étais dans l’incapacité totale de faire le moindre effort physique, et tuyauté comme je l’étais, il ne fallait pas moins de quatre personnes pour soulever mon poids mort, afin de me transférer vers mon lit. Comme ce mardi 3 septembre n’était décidément pas mon jour de chance, un des brancardiers manquait à l’appel au moment de passer à l’acte. Le retardataire s’était isolé pour répondre à une communication téléphonique, je crus le comprendre à son retour. Son absence n’avait pas contribué à faire baisser la tension au sein de l’équipe qui se rétablissait difficilement de l’incident précédent.
Tous ces imprévus ne remettaient pas forcément en cause le professionnalisme du milieu médical, et comme dit le proverbe, il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais. Je n’étais donc pas rancunier, et avant qu’ils ne me laissent en paix, je me permis même de remercier les deux brancardiers qui m’avaient raccompagné jusque dans ma chambre.
Cette fois je prenais conscience que mon séjour en soins intensifs allait se prolonger, mais avant toutes choses, j’étais un pantin que l’on avait cessé d’articuler, j’appréciais donc ma tranquillité retrouvée, et pour mes perspectives d’avenir, j’abandonnais mon destin entre les mains des médecins.
L’équipe soignante avait autorisé ma famille à transgresser le règlement, car j’avais passé la majorité du temps des visites autorisées au bloc opératoire, aussi Chantal et ma fille ne me quittèrent pas avant dix huit heures. Je n’avais pas été très réactif à leur présence, car la fatigue physique et les différents calmants avaient tendance à me faire planer dans une autre dimension. Pourtant il me restait encore une petite part de lucidité, aussi je pressentais l’arrivée de la nuit. Je redoutais sa noirceur, et son emprise négative sur moi. J’avais envie de fuir cette menace, comme les gens fuyaient la peste au moyen-âge.
Dormir restait un exercice difficile, cependant avec beaucoup de peine et en m’agrippant à la barrière de protection, je parvenais à changer de position l’espace d’un moment. Cette petite portion d’autonomie retrouvée, m’aidait moralement à supporter mes insomnies. L’équipe médicale continuait à me prodiguer les soins nécessaires, et notamment j’appréciais les massages qui soulageaient mon dos et mes fesses endoloris. Je sollicitais toujours autant l’infirmière et ses collègues pour me remonter vers la tête du lit. Globalement ces périodes nocturnes restaient toujours un moment délicat, dont je me serais bien passé.
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lys do




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MessageSujet: Re: Pneumothorax   Pneumothorax EmptyMar 17 Déc - 15:53

merci Chrijo de ce recit. C'est effectivement pas simple et très loin d'être agréable et franchement je préfère le lire que de le vivre.
J'espère que tu as bien récupéré depuis mais surtout continue à nous informer comme tu le fais.

Bises
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