Beaucoup de gens vivent dans l’illusion, uniquement parce que le sort ne les a pas mis à l’épreuve.
Les obstacles auxquels vous faîtes face sont des barrières qui peuvent être brisées, en acceptant de vous transformer.
Les ténèbres n’ont pas le pouvoir de chasser la lumière, elles peuvent seulement la faire briller plus fort.
Regarde toujours ce qu’il te reste, jamais ce que tu as perdu.
Un des secrets de la vie est de transformer les épreuves en tremplin.
Une mer calme n’a jamais fait un bon marin.
Que sur ton chemin tu trouves suffisamment de bonheur pour rester doux, suffisamment d’épreuves pour rester fort, suffisamment de peine pour rester humain, suffisamment d’espoir pour rester heureux.
Le lendemain de notre visite éclair au CAC de l’espoir, je bénéficiai de ma dernière séance de kinésithérapie. Ces quinze séances de massages n’avaient pas permis la diminution du volume des ganglions lymphatiques, mais néanmoins elles avaient fait disparaître la raideur parfois douloureuse de ma nuque, ce qui n’était déjà pas si mal.
Malgré tout, je n’avais pas voulu demander à l’oncologue de prolonger l’expérience, car ces rendez-vous à n’importe quel moment de la journée contraignaient mon emploi du temps, et j’espérais bien qu’aux abords de beaux jours, nous allions pouvoir profiter de belles journées estivales.
J’étais prévenu depuis longtemps par l’ORL, mes trompes d’Eustaches constamment bouchées et mes tympans définitivement perforés, étaient à l’origine des écoulements d’oreilles tenaces. La possibilité d’une amélioration restait du domaine de l’utopie, charge à moi de vérifier la qualité de ce liquide, qui devait être clair et sans odeur. Justement depuis plusieurs jours, non seulement ce liquide avait viré au jaunâtre, mais en plus mes cotons-tiges dégageaient une senteur désagréable. Je connaissais le problème, malheureusement nous n’avions plus d’Ofloxacine, et je savais par expérience que la situation ne s’améliorerait pas sans ces précieuses gouttes d’antibiotiques.
Les séances de radiothérapies pour ‘’tuer’’ la tumeur osseuse qui s’était logée à la base de mes cervicales, et la chimiothérapie prise depuis tant d’années, étaient la cause de tous ces désagréments. La radiothérapie avait permis de faire disparaitre des douleurs insupportables, et je ne regrettais rien de ce que les médecins avaient fait pour me soulager, mais il avait fallu en contre-parti accepter une perte de l’audition et des infections d’oreilles à répétitions, une facture bien lourde à payer.
Le lendemain de cette constatation, il était prévu une visite de contrôle de mes appareils auditifs. J’expliquai à la jeune femme qui m’avait pris en charge, ce qui était en train de m’arriver. Munie de son otoscope, elle ne tarda pas de me confirmer la présence d’un liquide épais à la fois blanchâtre et jaunâtre, qu’il fallait soigner au plus vite.
J’étais tellement habitué depuis plus de 11 ans à subir des désagréments en tous genres, que je mesurais rarement le degré de gravité des différentes pathologies dont le destin avait ‘’la gentillesse de me nantir.’’
Cette fois je comprenais que ma qualité d’audition déjà bien mise à mal, dépendait d’une prise en charge rapide du problème. Il ne fut pas question de réaliser un audiogramme qui aurait été faussé par cette importante infection. Je ne peux pas dire que je ressentais de la douleur, mais mes oreilles se bouchaient parfois, comme lorsque l’on commence à grimper en altitude.
L’audioprothésiste s’empara de mes appareils pour contrôler leur bon fonctionnement et aussi et surtout pour les désinfecter. Elle changea les deux petits tuyaux en silicone chargés de conduire le son de l’appareil vers l’oreille interne, puis m’invita à prendre rendez-vous avec l’ORL, insista enfin pour que je ne remette pas ces mêmes appareils jusqu’à ma complète guérison.
Ainsi donc je me voyais de nouveau replonger dans un univers où bon nombre des bruits du quotidien étaient absents. Je n’acceptai pas le verdict avec un franc sourire, mais je n’avais malheureusement pas d’autres choix que de patienter au moins jusqu’à ma visite chez l’ORL.
Extrait de mon cancer du rein : http://joelgau1954.unblog.fr/