« Vivre un peu plus longtemps, mais ne plus jamais vivre vraiment »
Rien n’est moins certain de son avenir qu’un malade gravement atteint. Plus le temps passe, plus la guérison se fait attendre, moins il a de rochers auxquels s’accrocher.
Ce fichu cancer qui lui colle à la peau comme de la mélasse, est pourtant bien la triste réalité à laquelle il ne peut échapper.
Chaque fois qu’il pense être redevenu une personne comme les autres, une épine du malin, revient l’égratigner.
Alors que son entourage s’inquiète des changements technologiques, du démembrement des familles et des communautés, de la diminution de l’influence des religions traditionnelles, de la construction de l’Europe, lui il espère simplement profiter encore d’un peu de soleil.
Il sait qu’il n’a aucun contrôle sur le futur, ni sur la plupart des évènements, et que de se faire des soucis n’a jamais apporté de solutions aux difficultés de la vie. Belle pensée en vérité, mais bien difficile à mettre en application. Pourtant il n’a pas d’autres solutions que d’accepter le challenge, car l’incertitude et la peur de l’avenir sont adoucies lorsqu’on apprend à porter son attention sur le présent, sur l’ici et le maintenant.
Plus il sera calme, plus il sera paisible à l’intérieur de lui, plus il pourra aller de l’avant en emportant avec lui, peut-être un peu d’optimisme dans ses bagages.
Beaucoup de ses journées ont été déjà assombris, par les mauvaises nouvelles, par les examens, ou les hospitalisions, par la souffrance aussi. Dans son esprit encombré de bien trop de vilaines choses, il ne fera de la place qu’aux moments précieux passés en famille.
Lorsqu’il aura fait tout ce travail sur lui, il faudra qu’il reste vigilent car dans ce domaine rien n’ai jamais vraiment acquis, il ne sera pas exempt de faiblesses, loin s’en faut, mais il n’aura de cesse de diriger son navire à l’opposé des fortes houles, au risque de sombrer dans une mélancolie sans fin.
Joël Gautier le 4 juin 2014
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